Les douleurs sexuelles

Qu'entend-on par "dyspareunies" ?

Il s’agit d’une pathologie qui se caractérise par des douleurs persistantes ou récurrentes ressenties pendant ou après les rapports sexuels, n'étant pas liées exclusivement à un défaut de lubrification ou à un vaginisme. Elle affecte environ 7,5% des femmes sexuellement actives et est plus fréquente chez les femmes de 55 à 64 ans (10,4%) ainsi que chez celles âgées de 16 à 24 ans (9,5%) (enquête de Michel KL et al., auprès de 8 869 femmes de 16 à 74 ans).

Différents types de dyspareunies existent :

  • les dyspareunies superficielles (ou d’intromission), lorsque la douleur apparaît au début du rapport sexuel. Le siège de la douleur est vulvaire ou vulvo-vaginal.
  • les dyspareunies profondes, survenant à la pression du fond vaginal. Il s’agit de douleurs abdomino-pelviennes. 

On peut distinguer les douleurs primaires, c’est-à-dire présentes dès le début de la vie sexuelle, des douleurs secondaires survenant après une période de vie sexuelle non douloureuse initialement.

Les douleurs sexuelles sont le résultat de l’interaction de nombreux facteurs :  le message douloureux, les réactions comportementales et émotionnelles lors d’un rapport sexuel, dans un contexte de maladie (d'origine infectieuse, inflammatoire, endométriosique, morphologique..) parfois associés à des phénomènes douloureux chroniques auto-entretenus par une inflammation neurogène.

Il est important que la prise en charge soit adaptée à ces différents facteurs.

 

 

 

Comprendre la douleur

 

Selon la définition officielle de l’association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), "la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes".

La douleur est un mécanisme biologique remarquable et complexe, un système d’alarme de l’organisme incitant celui-ci à résoudre le problème. L’information “douleur” est transmise depuis la zone de perception jusqu’au cerveau par le biais d’un influx nerveux et de médiateurs chimiques. Elle est ensuite décodée afin qu’une action efficace s’ensuive.

 

 

 

De la même manière que dans cet exemple, une douleur dans la zone vulvaire peut engendrer une contraction musculaire réflexe et involontaire du périnée. 

 

Une fois traitée, la douleur dite "aiguë" disparaît. La persistance d’une douleur aiguë sur le long terme (au moins 3 mois) définit une douleur chronique. Contrairement à la douleur aiguë qui a un rôle de système d’alarme, la douleur chronique, elle, n’apporte plus d’information utile pour l’organisme. La douleur qui persiste est alors une véritable pathologie, indépendante de sa cause initiale et demandant à être traitée comme telle. 

 

 

Les traitements de la douleur peuvent présenter deux approches complémentaires : 

Réduire la transmission des influx douloureux  

On cherche à agir sur le message nerveux sensitif, qui part des organes pour arriver au cerveau. 

Ainsi, certains médicaments antidépresseurs pris à faible dose peuvent diminuer la conduction de cet influx nerveux lié à la douleur.  

Autre exemple, l’application locale et régulière d’une crème anesthésiante peut bloquer l’influx nerveux en saturant les récepteurs de la douleur et en insensibilisant la peau.

 

Renforcer un contrôle inhibiteur  

Il existe des circuits nerveux inhibiteurs de la douleur qu'on appelle aussi descendants car ils sont envoyés par le cerveau vers les nerfs qui acheminent le message pour le réguler. Ici, la régulation va induire une réaction inhibitrice globale, diffuse.

Par exemple, l’utilisation de la neurostimulation renforce le système d’inhibition de la douleur en provoquant la libération des endorphines, les “morphines naturelles”. 

Ces contrôles inhibiteurs ou facilitateurs dépendent de nombreuses influences : condition physique, état de tension nerveuse, attention, peur d’avoir mal...  

 

  

 

Dans le cadre des douleurs sexuelles, on peut comprendre que l’errance diagnostique des femmes ou encore l’influence de la pathologie dans la vie de couple soient source d’anxiété et augmentent alors la sensation de douleur.  

 

Pour en savoir plus :