Le vaginisme

Le vaginisme est une contraction musculaire prolongée ou récurrente des muscles du plancher pelvien qui entourent l'ouverture du vagin. Il s’agit d’une action réflexe, involontaire, répétée et incontrôlable, qui se produit lorsqu’il y a tentative d’introduction d’un objet (tampon, doigt, pénis, spéculum …) dans le vagin.  

Cette contracture musculaire n’est pas douloureuse en soi. Par contre, une tentative de pénétration quand les muscles du vagin sont contractés peut provoquer une douleur bien réelle, qui n’est pas “dans la tête”. 

Le vaginisme entraîne alors un véritable cercle vicieux :

 

Le vaginisme est qualifié, selon le cas, de :
- Primaire : quand le vaginisme a toujours été présent au cours de la vie. C’est la forme la plus fréquente de vaginisme.
- Secondaire : il apparaît au cours de la vie, alors qu’aucune contraction musculaire n’avait été ressentie jusque-là. Le vaginisme secondaire survient en général après un événement  traumatique sur le plan physique ou psychique.

 Le vaginisme peut être également décrit comme :
- Total : lorsque l'introduction de tout corps ou objet dans le vagin est impossible dans toutes les situations ;
- Partiel ou situationnel : lorsqu’il intervient dans certaines situations uniquement (ex. avec certains partenaires et pas d’autres ou uniquement lors d’une pénétration sexuelle mais pas lors de l’introduction de tampons).

 

Le diagnostic du vaginisme se fait grâce à :
- l’interrogatoire : il permet de comprendre ce qui pousse la patiente à se prendre en charge (ex. désir de grossesse) et d’écouter son histoire sexuelle (échecs répétés lors de tentatives de pénétrations, avec un ou différents partenaires, avec tampon, doigts …). Les symptômes décrits peuvent aller jusqu’à la douleur intense pendant une pénétration sexuelle ou encore une peur, voire phobie de la pénétration avec un rejet de toute sexualité qui devient tabou.

- l’examen clinique : chez les personnes atteintes de vaginisme, les organes génitaux sont sans particularités. L’examen reste “superficiel” et permet d’éliminer d’autres causes organiques (infections, lichen, endométriose, etc) qui nécessitent un traitement spécifique. La sévérité du vaginisme est déterminée en évaluant les conditions de réalisation de l’examen clinique et de l’appréhension qu’il provoque (la patiente peut ou non être rassurée, réflexe de retrait du bassin, hyperventilation …). 

 

La cause du vaginisme est souvent multifactorielle et varie habituellement selon qu’il s’agit de vaginisme primaire ou secondaire. 

Le vaginisme primaire est fréquemment d’origine psychologique. Certains facteurs favorisants peuvent être la peur du premier rapport sexuel, d’une grossesse, de l’accouchement, d’une Infection Sexuellement Transmissible … dans un contexte d’éducation stricte ou de convictions religieuses culpabilisantes, ou encore de traumatismes sexuels anciens. Il s’agit là d’une réaction comportementale physique et mentale d’évitement liée à une situation anxiogène.

Le vaginisme secondaire doit faire rechercher une cause organique : gynécologique (infection vaginale, traumatisme obstétrical, chirurgie pelvienne …), anatomique (malformations), métabolique (spasmophilie). Il est souvent la complication d’une dyspareunie, d’une intervention médico-chirurgicale ou d’un traumatisme psychosexuel.

 

La prise en charge du vaginisme est globale, multimodale et pluridisciplinaire. Elle associe une approche corporelle à  un volet psychologique. Des moyens médicamenteux peuvent compléter le traitement.

 

L’approche corporelle permet de “désapprendre” le réflexe de contraction musculaire involontaire.  Pour cela, un repérage anatomique des muscles du périnée et une prise de contrôle volontaire feront partie des premiers apprentissages à mettre en place pour prendre conscience des tensions qui sont présentes.  La relaxation musculaire peut se faire  l’aide d’exercices de détente (hypnose, yoga, sophrologie, acupuncture), d’auto-massages, de séances de relaxation périnéale (manuel ou biofeedback) et l’utilisation de dilatateurs vaginaux de taille progressive.

L’approche psychologique est essentielle avec une psychothérapie de type cognitivo-comportementale ou EDMR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), associée à des séances de sexologie. Il convient d’intégrer le partenaire à la prise en charge et de traiter un éventuel symptôme sexuel le concernant.

Les traitements médicamenteux peuvent être utiles mais ne doivent pas être proposés seuls. Ils restent peu efficaces et viennent en complément des thérapies corporelles et psychologiques. Il peut s’agir de traitements à visée anxiolytique ou anti-dépressive (pour éliminer toute peur irraisonnée liée au rapport sexuel), d’anesthésiants locaux ou d’injection de toxine botulique (en cas d’hypertonicité musculaire importante). 

 

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