L'herpès génital

L’herpès génital est une infection sexuellement transmissible, virale et récidivante : elle peut resurgir plusieurs fois chez la même personne. En France, l'herpès génital touche 20 % de la population sexuellement active.

Le virus de l'herpès étant peu résistant dans un environnement externe, sa transmission ne se fait que par un contact direct et intime entre deux personnes. Il existe également un risque de transmission materno-fœtale si la femme enceinte a des lésions herpétiques au moment de l’accouchement.

On différencie 2 types de virus herpétiques :

  • L’ Herpes Simplex Virus de type 1 (ou HSV1), l'infection peut atteindre la bouche, la cornée de l'œil et la lèvre supérieure (herpès labial ou « bouton de fièvre ») et donc les parties génitales par les rapports oro-génitaux ;
  • L’Herpes Simplex Virus de type 2 (ou HSV2), à l'origine des infections de la partie basse du corps, en particulier de l’herpès génital.

 

La primo-infection herpétique génitale et ses récurrences

La primo-infection génitale se produit lors d’un rapport sexuel, avec ou sans pénétration.

L'herpès génital peut passer complètement inaperçu. Certaines personnes, hommes ou femmes, peuvent avoir été en contact avec le virus et ne jamais développer de symptômes de l’herpès. Elles sont susceptibles de transmettre le virus à un partenaire car le virus est présent sur leurs muqueuses de façon intermittente sans aucun symptôme.

Les symptômes plus ou moins forts et des lésions peuvent néanmoins apparaître 5 à 10 jours après le contact contaminant. Ces lésions peuvent apparaître sur la peau ou les muqueuses génitales et anales sous forme de vésicules ou bulles douloureuses, sur fond inflammatoire. La rupture des vésicules ou des bulles entraîne une ulcération qui guérit en général au bout de 7 à 10 jours. Les vésicules et les bulles avant leur rupture restent les plus contagieuses.

Chez la femme, ces lésions peuvent s'accompagner d’une vulvovaginite, d'un œdème vulvaire entraînant une dysurie. Les lésions sont parfois localisées dans le vagin et même sur le col de l’utérus. Il n’y a pas de symptômes apparents, ce qui rend le diagnostic difficile car les signes ne sont pas visibles à l’œil nu. Une confirmation du diagnostic par une culture sur prélèvement peut donc être nécessaire si le diagnostic clinique n’est pas évident.

Il peut exister des ganglions dans les plis de l'aine (adénopathies inguinales), et parfois de la fièvre. La primo-infection chez la femme peut être assez bruyante et spectaculaire, bien moins que lors des récurrences.

Le virus de l'herpès progresse le long des nerfs pour aller se localiser dans un ganglion. Il devient alors latent pendant une période qui peut aller de quelques semaines à plusieurs années… et peut aussi ne plus jamais faire parler de lui.

Certains facteurs favorisent les récurrences d'herpès génital qui sont plus fréquentes dans l’année qui suit la primo-infection :

  • le stress ;
  • la fatigue ;
  • une autre infection ;
  • une baisse des défenses immunitaires ;
  • un changement hormonal (pendant les règles, par exemple).

Ces récurrences sont souvent précédées de prodromes (signes annonciateurs) tels que picotements et sensation de brûlures.

Chez l’homme, la primo infection est souvent moins bruyante, les récidives d'herpès génital se manifestent par : des signes annonciateurs de la poussée d’herpès comparables à ceux de la femme ; des symptômes (rougeurs, cloques, croûtes) souvent moins douloureux que chez la femme ; des lésions généralement présentes sur le pénis ou le prépuce. L’herpès est particulièrement gênant et long à cicatriser lorsque les boutons se trouvent sur les testicules ; des lésions d’herpès sur les cuisses, l’anus ou les fesses.

 

Traitement

Il n'existe pas de traitement définitif de l'herpès, et si les traitements locaux quels qu'ils soient n'ont jamais démontré leur efficacité, les antiviraux administrés par voie orale permettent de diminuer l'intensité et la durée de la poussée ainsi que les douleurs.

Les antiviraux par voie orale peuvent avoir un intérêt sur une période de 5 à 10 jours lors d'une primo-infection herpétique, car ils diminuent la durée de l'épisode ainsi que la durée de la douleur. Lors des récurrences, des traitements antiviraux par voie orale d’une durée de l'ordre de 5 jours peuvent avoir un intérêt. Ces traitements sont d'autant plus efficaces qu'ils sont pris tôt lors de la poussée. Il est donc conseillé de les prendre dès les premiers symptômes.

Intérêt d'un traitement préventif

Le traitement préventif n'est indiqué que chez les personnes présentant au moins 6 récurrences par an. Le traitement se prend ainsi tous les jours pendant 9 mois ou 1 an. Ce type de traitement permet de réduire de façon notoire le nombre d'épisodes.

Au cours des poussées, il est recommandé d'utiliser un préservatif tant que subsistent les lésions afin de limiter les risques de contamination du partenaire.

La protection n'est toutefois pas totale, notamment en cas de localisations cutanée ou vulvaire des lésions.