La névralgie pudendale est une douleur pelvienne chronique due à une compression du nerf pudendal. Cette pathologie a longtemps été considérée comme psychogène (“c’est dans la tête”) comme d’autres douleurs au départ incomprises du corps médical.
Le nerf pudendal était anciennement appelé “nerf honteux” car innervant une partie intime du corps humain. Notons que nous n’avons pas réellement progressé sur le sujet puisque “pudendal” vient du latin pudendus = honteux.
Ce nerf a son origine au niveau du sacrum puis se sépare en 3 branches principales : le nerf périnéal, le nerf dorsal du clitoris chez la femme (nerf dorsal de la verge chez l’homme) et le nerf rectal inférieur.
Symptômes
Les symptômes sont très variables d’une patiente à l’autre. Leur intensité augmente en position assise, avant, pendant ou après la défécation ou la miction, diminue en position allongée ou sur les toilettes.
Il s’agit de :
- sensation de brûlures (87% des cas) périnéales, anales, au niveau des lèvres, du clitoris, des plis de l’aine, de l’urètre
- sensation de corps étranger intra-rectal
- dyspareunie profonde
- envie fréquente d’uriner
- faux besoin de défécation
Causes
La compression du nerf pudendal peut être engendrée par une pince ligamentaire, le nerf pudendal se trouve alors piégé entre le ligament sacro tubéreux et le ligament sacro épineux, ou par un épaississement du muscle obturateur qu’il traverse par l’intermédiaire du canal d’Alcock.
Cette névralgie peut être favorisée par l’exercice du cyclisme intensif, une stature assise prolongée et répétée quotidiennement... et certaines personnes auraient des prédispositions anatomiques.
Elle peut apparaître après un accouchement, en post-opératoire (chirurgie gynécologique, urologique, viscérale, orthopédique...) ou suite à un traumatisme sur le trajet du nerf (fracture, hématome...). Ces évènements favorisant ne sont pas faciles à mettre en évidence car plusieurs semaines peuvent s’écouler entre ceux-ci et les symptômes.
Diagnostic
Le diagnostic de la névralgie pudendale se fait en moyenne 4 ans après le début d’apparition des symptômes. Il se fait essentiellement grâce à l’évocation des symptômes et à la réaction aux infiltrations (soulagement suite aux injections de corticoïdes). L’électromyogramme, bien que douloureux, permet, dans la plupart des cas d’établir le diagnostic, mais s’il est négatif, il n’écarte pas totalement ce dernier !
Les examens traditionnels (scanner, IRM, radios) ne permettent pas le diagnostic mais sont nécessaires pour écarter d’autres pathologies (tumeurs, hernie discale...).
Diagnostics différentiels
Les autres diagnostics à écarter vont être les cystalgies (douleurs de la vessie), les douleurs dues à des mycoses, douleurs hémorroïdaires, les vestibulodynies...
Traitement
Le traitement peut être médicamenteux, par infiltrations ou chirurgical.
Le traitement médicamenteux n’est pas aisé. Les antalgiques habituels ne suffisent pas, il faut parfois passer par des antiépileptiques, des antidépresseurs, mais ils ne traitent que le symptôme, et pas la cause.
Les infiltrations par injections de corticoïdes permettent le soulagement quelques semaines après l’injection et ne constituent parfois pas une solution à long terme.
La chirurgie a de bons résultats si le diagnostic n’a pas été trop tardif.
Enfin, il existe de nombreux traitements complémentaires qui peuvent aider au soulagement : ostéopathie, kiné, acupuncture, sophrologie, hypnose, homéopathie, phytothérapie...
Pour en savoir plus :
- Périnée Bien-Aimé le podcast - Ep3 - Clara Roux - Kinésithérapeute - La névralgie pudendale
- Pudendalsite.com - site d'information par des patients sur la névralgie pudendale
- Association d'Information sur la Névralgie Pudendale et les Douleurs Pelvi-Périnéales